Chapter 3 ♦ Inversion

Inversion :

Je sursautais lorsque je constatais que la porte avait disparue. Ne pourrais donc pas revenir en arrière ? Je ne remarquai pas immédiatement que même le paysage autour de moi s'était modifié. La peur m'envahit soudain. Mais où avais je atterri ? Les magnifiques arbres blancs avaient été remplacés par de sinistre conifères noirs. Les bruits de la forêt bourdonnaient dans mon esprit. Un corbeau me survola en crossant. Je crus d'abord que le geai qui avait entrouvert son bec dans l'autre monde était revenu et je fermai les yeux, mais lorsque je les rouvris, le corbeau avait disparu. Un bruit. Une brindille craqua. Puis des pas. Je jetais es regards inquiets en tout sens, le souffle court. Puis, le bruit s'estompa. J'avais sûrement rêvé. Après tout, n'étais je pas moi même en train de rêver ? Je ne saurais le dire... Je me souvins qu'avec ma petite soeur, étant donné qu'elle faisait beaucoup de cauchemars, étions aller acheter un attrape rêve, et depuis ce jour, plus aucun brigand ne venait troubler son sommeil, mais pour le mien, s'en était apparemment autrement pour aujourd'hui en tout.

Un rire moqueur me parvint grace au vent qui soufflait de face. Prise de panique, les pas se remirent à résonner dans la forêt sans chemin. Sans savoir où me diriger, je me mis à courir, priant je ne sais qui de me réveiller. Mes mains cachèrent mon visage tandis que je courais, autant pour me protéger des branches qui me fouettaient le corps que pour cacher mes larmes. Sans regarder où j'allais, je m'arrêtais soudain et m'accroupissais derrière un gros chêne au tronc énorme. Je tentais de calmer mon coeur qui battait la chamade et de retenir mes larmes qui ne cessait de couler sous mes joues trempées. Tandis que je sanglotais, une goutte tomba sur la main. Puis une autre. Et soudain, une lourde pluie s'abattit sur moi, ce qui m'obligea à me lever et à me remettre en marche dans cette immensité.

J'essuyais mon visage mouiller d'un revers de la main, et prenais une grande inspiration. Après tout, si ce n'était qu'un rêve, qu'avais à craindre d'un monde qui venait de ma propre imagination ? Mais cette perspective était très dure à admettre. Surtout lorsque des voix retentirent dans le lointain. Sans attendre, je me remis à courir, mais peu de temps après, je trébuchais et m'étendais de tout mon long sur le sol humide et imbibé d'eau. C'est alors qu'une douleur fulgurante se fit sentir à la tête. Ma vision se brouilla, et les quatre hommes qui apparurent d'entre les arbres devinrent flous. Je ne pus ressentir la peur qui m'envaillit. Car le noir s'abattit sur moi et le son des voix ne devint plus qu'un murmure... Inaudible.