TEST DE DÉPART

(c) CRÉDIT - FICHE

Death is wasted on the death ! Narrateur : Alexandre Katz " On le voit se glisser furtivement près de l'église Depuis un an, il est seul Le deuil lui a ôté complètement la raison Il passe toutes ses nuits à côté de sa pierre Là-bas, près des cloches dort une pierre Et moi seul sais la lire Sur la clôture, le coq rouge Fut autrefois ton cœur La peur sur cette clôture embrochée Je m'en vais creuser chaque nuit Pour voir les restes De ce visage qui me souriait Là-bas,près des cloches je passe la nuit Là, parmi les escargots, comme un animal solitaire Durant le jour, je cours après la nuit Une seconde fois, tu m'échappes " Il y a de ça un an, tu m'as abandonné. Je t'en veux toujours. Je m'en rappelle encore. Je revois ton regard posé sur le mien... Chaque nuit j'entends cette chanson, elle trotte dans ma tête comme un démon qui refuse de lâcher sa proie. Je crois que je vais le faire, Clary... Ton visage paisible me manque. Je veux le revoir à tout prix. Je vais y aller. Je vais me lever et sècher mes larmes... Bientôt, je te reverrai, tu seras là, entre mes mains. Je descendrai l'escalier, et je sortirai en trombe de la maison, j'aurai envie de te voir, Clary. Tu seras aussi belle qu'avant. La mort ne peut pas tout détruire, non, elle ne le peut pas... Je lui interdirai ! Oh... J'ai crié ces mots, je pense. Le vent soufflera. Fort. Je jetterai un regard plein de haine à l'ancien Bunker se trouvant sur le côté de la plage, ravagé par l'écume. Mes pieds s'enfonceront de plus en plus dans le sable, ce qui rendra ma progression plus difficile... Mais j'y arriverai. Mes traces seront effacées par l'océan furieux. Il rugira, plein de rage. Affolé, je transformerai ma marche en course. Je saurai que tout de même, je n'aurais jamais dû faire ça. Mais je ne m'arrêterai pas. Au loin, je verrai une grande croix. Je saurai que je suis tout près du but. Je sentirai qu'on me frappe dans le dos. Je crierai ma douleur à ton nom, oh, Clary ! Je ne prendrai même pas la peine de me retourner, je n'aurai d'yeux que pour le cimetière encore tout proche ! On me frappera, encore ! Encore ! Mes cris seront des hurlements ! Ils seront délicieux pour mon agresseur ! Ma vue deviendra noire comme l'ébène, et je hurlerai encore à ton nom ! Je ne verrai plus rien, je n'entendrai plus rien ! Bientôt, je n'aurai même plus la force de hurler... Je le ferai jusqu'au bout. Jusqu'au bout, oui. Je te ne dirai pas mon soulagement quand tout se sera arrêté ! Je me sentirai si bien. Je n'aurai plus mal nulle part. Malheureusement, je ne verrai plus rien. Mon désir ne sera plus. Le noir complet m'aura enveloppé, tout autant que le silence...Je ne penserai plus à rien, même plus au cimetière que je voulais atteindre. Je ne voudrai plus te déterrer, ni sentir tes lèvres froides sur les miennes. Je saurai alors que la mort en est capable... Moi qui croyais que rien ne pourrait détruire mon désir ! Il était si profond... Clary... J'ai pourtant passé une nouvelle étape... "Avec mes mains je creuse profondément Pour trouver ce qui me manquait tant Comme la lune dans sa plus belle robe J'ai embrassé ta bouche froide Je te prends tendrement dans mes bras Mais ta peau se déchire comme du papier Et des morceaux tombent de toi Une seconde fois, tu m'échappes Là-bas, près des cloches je passe la nuit Là,parmi les escargots, comme un animal solitaire Durant le jour, je cours après la nuit Une seconde fois, tu m'échappes" Je l'entends ! Tellement fort ! Je le sais, la mort ne m'a pas encore pris ! L'espoir revient en moi ! Et il y restera ! Je me relèverai, plein de force... Du sang coulera de partout... Mon corps sera détruit entièrement, mais mon esprit y restera. Ma vision se clarifiera, car je verrai ta grande tombe de pierre. Les fleurs se seront envolées. Il ne restera plus rien du souvenir que nous avions de toi. Je ferai excactement ce que me dicte ce passage, oui, exactement ! Et c'est ce qu'il se passera. Ou peut-être pas. En le découvrant, je hurle ! CLARY ! Ce n'est pas ta tombe, c'est la mienne... Mon esprit rôde... Ma tête tourne... Où suis-je ? A côté de toi ? Je ne sais pas. Je suis si triste ! La mort ne pouvait pas m'emporter comme ça ! Combien de temps s'est écroulé depuis que je suis mort ? Je ne cesse de le relire ! Alexandre Katz, 1910 - 1950 ! Je le hurle, je le chante ! De toutes les façons ! Et pourtant, tout d'un coup, je suis heureux. Sans m'en rendre compte, à pleins poumons, je hurlerai : "Alors de toi je prends les restes La nuit est chaude et nous sommes nus Malédiction ! Le coq salue le jour Je lui ai tranché la tête ! " C'est ce que la mort aura voulu, car mon esprit s'éteindra. THE END Texte : Deutsch' © Chanson : "Heirate Mich" de Rammstein