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 Ich halte dich... [ Je te tiens... ]

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Deutsch → On dit que c'est une psychopathe allemande. N'écoutez pas les rumeurs.

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Deutsch → On dit que c'est une psychopathe allemande. N'écoutez pas les rumeurs.


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Ich halte dich... [ Je te tiens... ] Vide
MessageSujet: Ich halte dich... [ Je te tiens... ]   Ich halte dich... [ Je te tiens... ] Icon_minitimeVen 21 Déc - 20:52


Ich halte dich...
« La mort fait partie de la vie de façon plus réelle que les rêves. »
Je reste là, à la regarder. Mon regard se vide, traître. J’ai perdu. Mes dents se serrent d’elles-mêmes pour lutter contre le froid glacial qui m’enveloppe. Trop choqué pour résister, mon menton tremble seul, et mes mains deviennent bleues. Mes pieds gèlent. Je suis incapable de bouger, et la force de son regard me brise. Je suis vaincu, et monte en moi la colère. Mais elle se dissipe vite, pour être remplacée par une peur qui m’est jusque là inconnue. Car ce n’est pas la peur qui vous prend lorsque votre mère vous gronde, ni quand votre professeur vous fait un mot. C’est la peur de ne pas réussir à y croire, la peur de vivre sans un être que vous avez perdu. Mon cœur se brise et m’arrache une grimace de douleur. J’essaie de bouger mes doigts endoloris, mais j’en suis de nouveau incapable. Le regard de glace posé sur moi m’en empêche. Il ne me quitte pas, et lorsque je veux le quitter des yeux, je sens son poids deux fois plus lourd. J’essaie de me lever. Mais je sens la douleur du désespoir. Une main m’attrape par derrière, et mon dos se brise. Je me sens attiré vers l’arrière, puis projeté. Brutalement, je touche le sol. Et je reste couché là, la tempe ensanglantée, à la regarder. Mon destin est de la regarder. Je souffre en silence, et mon cœur qui bat la chamade va bientôt s’arrêter, prendre cette retraite qui l’attendait déjà il y a des années. Une larme coule sur ma joue, proie à la douleur qui m’assaille. Je gratte la terre avec mes ongles, et je commence à crier. Les souvenirs reviennent.

Elle, le bras droit levé, en larmes. Elle me suppliait, sa voix cassée, finissant par crier. Mais je n’ai rien voulu écouter. Mon doigt a pressé la détente, il a réagi avant que je n’aie eu le temps d’y réfléchir. Le pistolet a terminé son voyage dans ma bouche. J’ai tiré. Mais je n’ai entendu que le cliquetis d’un chargeur vide. Puis, je me suis effondré sur son corps déjà à terre, un trou béant à la poitrine. Je n’avais vu que son bras se baisser sous le coup de la douleur. Quelqu’un m’a pris par le bras et m’a entraîné en dehors de la poussière et des éclats d’obus volant partout.

Je ne me souviens plus de la suite. Mais cela m’importe peu. Je ferme les yeux, arrêtant mes cris, faisant taire ma douleur. Je veux fuir son regard. Puis, je sens un léger picotement dans mon dos. Et je sais que c’est fini. Tout est fini. J’ouvre les yeux d’un coup, mort de colère. Les larmes montent, et je ne parviens pas à les refouler. Elle n’est plus là, devant moi. Je n’arrive pas à tourner la tête, mais je sais qu’elle est derrière moi. Elle me menace avec sa faucille, appuyant légèrement, forçant à peine sur ma peau glacée. Je ne peux plus bouger mes membres gelés et mon nez est rougi par le vent. J’ai l’impression que mes lèvres s’ouvriront en deux. Je respire avec difficulté, sans aucun calme. Il ne vaut plus la peine de résister.
Je fais rouler mon corps lourd sur le sol meuble et gelé pour lui adresser un dernier regard déterminé. Et je la sens à peine. L’arme entre en contact avec ma peau, la transperçant comme un fin tissu, et le sang me monte à la bouche. Une flaque se forme sous mon visage qui vire au rouge sang. Le liquide chaud enveloppe finalement mon corps. Je baigne dans le sang. Mon regard ne quitte pas celui de la mort. Il se vide. Et mon âme monte doucement. Elle m’a pris.


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