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 Songes

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Deutsch → On dit que c'est une psychopathe allemande. N'écoutez pas les rumeurs.

Deutsch'
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Deutsch → On dit que c'est une psychopathe allemande. N'écoutez pas les rumeurs.


Féminin
Date de naissance : 27/08/1999
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Songes Vide
MessageSujet: Songes   Songes Icon_minitimeMar 18 Sep - 18:10


SONGES -



♪ Musique ♪


Le sourire aux lèvres, je mis d’abord un pied, puis l’autre. Je savourai cet instant, après avoir attendu plus d’une heure pour pouvoir le vivre, dans cette masse humaine qui, impatiente, parlait de choses et d’autres, choses pas toujours très intelligentes. Leurs voix résonnaient anormalement en moi, ce qui avait réveillé contre toute attente un mal de tête insupportable. Mes jambes étaient lourdes, mais cette sensation me paraissait normale, comme si pendant toute une vie elle avait été au rendez-vous.

Voyant que le train allait bientôt démarrer et que des hommes vérifiaient que la barre de sécurité était bien descendue au niveau du bas de votre poitrine, mon père me tira dans le mini-wagon. J’eus l’impression de tomber dans un précipice tellement celui-ci était bas par rapport à la terre que mes pieds venaient de quitter et je lâchai un petit cri qui ne s’entendit pas. Je jetai un œil derrière moi : ma mère et ma sœur se taquinaient dans le wagon de derrière, prêtes pour une bonne dose d’adrénaline. Alors que je les observais, mon regard se perdit dans le vide, comme si tout à coup j’avais quitté ce monde, comme si je m’étais endormie pour l’éternité. Et mon cœur fit un bond dans ma poitrine lorsque le train démarra, faisant un bruit d’enfer sur les rails suspendus dans les airs. Je m’agrippai à la barre de sécurité et regardai mon père qui lui, me lançait un regard de défi : lequel de nous deux ne crierait pas une seule fois pendant l’attraction ? J’étais prête à le relever.

Alors que le train gravissait une montée, je vis déjà les premiers wagons s’engager dans la descente incessante et les premiers cris se firent entendre. Mon cœur se mit à battre à tout rompre et je pris une grande inspiration pour le calmer, sans succès. Mon cher papa émit un petit rire nerveux alors que les deux têtes devant nous disparurent. Mes yeux s’écarquillèrent lorsque nous fûmes en haut de la montée, le wagon faisant une pose d’une à deux secondes avant de s’engager dans ce ravin. Le frein lâcha et j’eus l’impression de tomber en chute libre, allant à une vitesse aussi incroyable que j’eus l’impression que mon cœur ne battait plus. Alors que je n’y tenais plus, j’ouvris la bouche pour crier, mais aucun son n’en sortit. A la place, une bouffée d’air me sécha la gorge et je fus pris d’une crise de toux incessante en pleine descente, tellement violente que je crus sérieusement que mon corps allait se balancer au-dessus de la barre de sécurité. Le vent me giflait le visage ce qui m’obligeait à fermer les yeux. A cette vitesse épouvantable, même si nous passions des angles à amplitude faible, j’avais la terrible impression que le wagon passait un angle de quatre-vingt-dix degrés et qu’il allait dérailler à un moment où un autre. Le crissement des roues sur les rails de métal n’arrangeait rien à mon stress passager.

Mais une chose anormale se produit. Alors que rien encore d’étrange ne s’était passé, mon cœur se serra si fort que l’on aurait dit qu’une main le tordait en tout sens et cette horrible sensation me prit : le mauvais pressentiment. Après ce constat, le wagon se secoua en tous sens. J’entendis mon père crier ainsi que les cris stridents de ma mère et ma sœur derrière moi. Je crus d’abord que cet effet était normal, mais mon cœur se mit à résonner en moi comme un glas quand je vis le premier wagon, plus bas que le nôtre, tomber des rails et s’écraser par terre, écrasant avec lui le groupe d’une dizaine de personnes qui papotaient en-dessous. Tout le train paniquait, moi la première. Je voulus crier, je n’y tenais plus, mais encore une fois aucun son ne sortit de ma bouche, je n’arrivai même plus à l’ouvrir. Le métal du wagon émit mon reflet… Je voulus hurler quand je vis que ma bouche avait disparu, et j’entendis mon père pousser un gémissement horrible. Terrifiée, je pris une demi seconde pour le regarder mais n’eus pas le courage de le faire plus longtemps : ses yeux étaient sortis, laissant place à deux trous béants sombres et sans expression. Je pleurais toutes les larmes de mon corps et me mit à me débattre comme une possédée pour sortir de là, tapant sur la barre de sécurité et m’arrachant un ongle. Du sang jaillit de ma main et alors que je continuais à me débattre, une douleur fulgurante se fit sentir à ma cuisse, plus insupportable que jamais : un morceau de wagon s’y était enfoncé. Le rail, déformé, avait transpercé celui-ci, le privant d’un coup de sa vitesse anormale. Je me sentis me retourner et chuter, toujours coincée, me cognant contre les rails du dessous, le wagon se décomposant sous moi. Lorsque mon dos rencontra le sol, je le sentis se briser avant d’être transpercée de partout, essayant instinctivement de hurler par ma bouche qui n’était plus. Dans d’atroces souffrances, je m’éteignis.

Lorsque j’ouvris les yeux, ma sœur était penchée au dessus de moi, l’air inquiet. La voiture était arrêtée et mes parents étaient tous deux retournés vers moi. Ma petite sœur me demanda « pourquoi j’avais crié ». Avais-je seulement crié ? Pourquoi étais-je vivante ?
Je me le demandais lorsqu’un énorme soulagement s’empara de moi : ceci n’était qu’un rêve. Un rêve atroce qui se rapprochait de la réalité avec une évidence qui me troubla directement.

« Pourquoi t’es-tu arrêté ? »

Je posais cette bête question à mon père alors qu’il me répondit. Avec la même once de défi dans les yeux, avec le même sourire. Exactement le même.

« Nous sommes arrivés. »

Et, lorsque je vis au loin un wagon dévaler une descente de montagne russe, je hurlai. Du moins, j’essayai : aucun son ne sortit de ma bouche.


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